lundi 12 septembre 2011

Perth - Darwin, no man's land

Arf il en a fallu du temps pour digerer ce road trip, et de vouloir enfin le coucher sur papier.

 Ok, ok c'est aussi par flemme et vie bien remplie que j'ai pris pas mal de retard. Mais comme je reprends la route dans deux jours pour boucler ma boucle, il etait temps que je fouille ma memoire et vous livre un peu de cette experience.

Pour le rappel des faits, Gabriel etait reparti sur Sydney suite a la perte de son passeport, et je m'envolais de mon cote pour Bali. De retour de Bali, foudroye par la dengue, je passais 10 jours dans mon lit. Une fois le poil de la bete repousse, je decidai de prendre la route pour Darwin. Il me fallait un copilote, je le trouvais en la personne de mamie Jenni. Une finlandaise que j'avais rencontre a Sydney a mes debuts et qui se trouvait a Perth a ce moment la aussi.
Je ne sais pas si c'est une chose dont je vous ai parle, mais j'ai passe mon temps a recroise partout des gens que j'avais deja vu avant. Aurel, a notre jeu favori je t'aurai plume sans vergogne.


Bref, on etait pare, pour plus de 6000 km de route sans les bonus, et afin de traverser la zone cotiere la moins peuplee d'australie. Henriette, non revisee, non reparee, se preparait a son plus grand defi.

Premiere etape, apres la sortie de Perth, trouver la route pour longer la cote et rejoindre Cervantes. Oui comme c'est le sud ouest, et que le mexique ne doit pas etre si loin, les villes ont des sonorites iberiques. Pourquoi Cervantes, juste pour son desert des Pinnacles. Situe au coeur du Nambumg national park, j'ai eu la bonne idee d'arrivee deux heures avant le coucher du soleil. Le spectacle etait bluffant. Ces formations naturelles de calcaire, entre la termitiere et le stalagmite, se dressent majestueusement au coeur d'un petit desert.

 Une boucle a faire en voiture le traverse, malgre la peur de rester enliser, toute relative vu le nombre de personnes sur le site en meme temps que nous, je decide de donner son bapteme de sable a Henriette, encore une fois sans souci pour cette extraordinaire voiture.
Un bien joli spectacle pour commencer ce trip. La suite c'est une nuit sur un parking dans la voiture apres un apero dinatoire de road trip. Goon et noodles.
Au reveil, alors que le jour n'est pas encore la, une femme vient poser un message sous mon essuie glace. Je le recupere, et lis cette lettre de menace.
Nous avons commis l'affront de dormir sur une place de parking, il est vrai a 40 m de l'entree d'un camping, mais sans pour autant deranger personne. Enfin selon eux c'etait une place de parking prive et nous devions payer une place de camping, sans avoir utilise ni douche ni toilettes ni electricite...
Je sais que c'est un peu ce genre de compportement qui fait que les backpackers sont un peu moins les bienvenus chaque annee, mais malgre cela et les menaces de filer ma plaque aux flics, je decide de mettre les voiles dans un crissement de pneus, un nuage de fumee et born to be wild a fond dans les hauts parleurs.
Ca y est je suis un hors la loi en fuite sur la route!
Malheureusement par la suite le temps se gate, alors nous decidons de rouler pour rejoindre Geraldton. A notre arrivee des trombes d'eau nous font nous refugier dans un backpack. Bravo les aventuriers, deuxieme jour et deja de retour dans le confort.
Geraldton n'est pas si interessante, un musee sympa, une grande plage trop ventee. Bref le temps n'etant pas au beau fixe, cela nous donne envie de continuer a monter vers le nord pour aller chercher un peu de chaleur. Nous ne savons pas encore a ce moment, qu'elle arrivera bien plus tard...
Sur la route, je rate malheureusement, la deviation vers le pays du prince Leonard! Cette particularite australienne est tres peu connue, autant des backpackers que des australiens.
Un doux dingue, qui a un moment ou l'etat a voulu lever des taxes, et apres avoir bien etudie la constitution, a decide de declarer son independance pour sa ferme. Du coup encore aujourd'hui, il est le prince de la principaute de Hutt River, et vu comment sa ferme est paumee, c'est lui meme qui tamponne votre passeport. Ni douane ni police ni meme reeelement de frontiere. Cerise sur le gateau, pour 300 $ vous pouvez meme acheter votre passeport, reconnu dans certains pays. Pour le fuyard que j'etais, cela aurait surement ete ma carte sortez-de-prison. Mais la cote ouest c'est ca, une intersection manquee, et le detour monte vite a plusieurs centaines de kilometres.
L'etape d'apres fut le Kalbarri national park, a partir de la, la terre tourne au rouge ocre, ce qui sera mon quotidien jusqu'a ce que je sois de retour sur la cote est.


Je decouvre a ce moment la la plus grande peur de ma co-pilote / pilote, le manque d'eau. Ceci me fera rire jusqu'a Darwin. Ayant toujours des reserves suffisantes dans la voiture, je ne prends en general de l'eau avec moi quand je vais marcher, que si j'en ai pour plus d'une heure ou 3 km vallonnes. Mumu elle a besoin de 3 litres d'eau par kilometres, que bien sur elle me demande de porter...
Enfin ceci ne saurait endommager notre bonne humeur, et ce parc est une petite merveille. Entre les points de vue magnifiques sur les falaises et la mer agitee, et la fenetre naturelle, trou carre dans un rocher laissant entrevoir en arriere plan une gorge magnifique, je me suis regale!






La suite de notre periple nous amena a Monkey Mia dans la celebre Shark Bay.
Gros detour pour rejoindre cette ville perdue dans une longue peninsule.
Sur la route, seule attraction, les stromatolites, mais je pense qu'a moins d'etre expert en biologie, l'interet de ces cailloux noirs dans une eau transparente qui sont parait-il vivants, ne m'a pas saute aux yeux. Seul la plage sans sable, uniquement constitue de coquillages concasses etait bien sympa.


 Encore aujourd'hui, je me demande si c'est vraiment indispensable de faire ce detour. J'ai ete tres decu par le commentaire dithyrambique sur le musee de Denham, ville voisine de Monkey Mia. Ensuite depart pour Monkey Mia, ville privee. Il fonc donc payer son entree dans la ville, enfin dans le camping qui consistue la ville, en plus de sa nuit pour pouvoir esperer approcher l'attraction principale de la Shark Bay. par attraction principale, entendez la plus visitee, on a eu un peu l'impression d'un Disney land.


L'attraction, c'est l'offrande de poiscailles aux dauphins, qui pas cons du coup reviennent tout les matins pour leur petit dej gratuit. Ils ne sont nourris que le matin pour qu'ils ne perdent pas l'habitude de chasser non plus, et il est interdit de les toucher. Mais du coup une centaine de badaus, dont je faisais partie, sont la chaque matin pour les voir. C'est vrai qu'ils s'approchent tres pres et que le spectacle est touchant pour un parisien.
Enfin, la note positive c'est que l'on a rencontre 3 francais dans un van denomme Peter, dont un croise a Sydney, et une finlandaise et une hollandaise, que je recroiserai en Thailande. On fera la route ensemble pendant 4-5 jours ensuite.

Apres, ce fut le retour sur cette route de la peninsule, ou anecdote l'on croise le tropique du capricorne. On pensait avoir touche le paradis, rentrer en zone tropicale, mais il n'en fut rien et les nuits glaciales etaient toujours de mise.
Sur la route de Coral Bay, nous nous retrouvons par hasard avec les francais et le van fino-hollandais. Apres avoir fait a bouffer, un enorme camion arrive, ressemblant a un camion de pompier, et tirant un gros bateau. 4 ou 5 australiens, de 25 a 50 ans, nous invitent a partager l'apero. En fin de compte ils n'offritont des bieres qu'aux filles, mais rien que le spectacle valait le coup. Tous sauf le chauffeur etait deja ivres en arrivant. Apres un debat sur l'appartenance ou non de l'angleterre a l'europe (oui parait il que comme c'est une ile c'est pas a l'europe, meme si l'irlande c'est a l'europe...), beuacoup de verres ingurgites pour eux, une visite de leur bateau et du camion de pompier americain importe, ils commencent a mettre la sono a fond et a se balancer leurs telephones portables dans la gueule, gentiment. Un iphone 4 tout neuf sera brise sur le coup, sans que ca n'emeuve le moins du monde son proprietaire. Faut dire que selon lui, il gagnait plus de 4000 dollars par semaine...
Le lendemain, arrivee a Coral bay, ville touristique par excellence, on a la chance d'arriver quelques jours avant les vacances scolaires et que la ville soit prise d'assaut. Plage magnifique, avec les frenchies on decide de s'acheter notre equipement de snorkelling, quasi le meme prix que la location. Le snorkelling est bien cool, on voit plein de poisson malgre le corail grisounet.






 On repart des le lendemain pour la ville la plus au nord de l'ouest australien, Exmouth et son Ningaloo Marine National park. La ville en elle meme n'est pas geniale, mais le national park est fabuleux. On se decide pour la plage de turquoise bay, qui a la particularite d'avoir un courant qui porte et fait faire la ballade en snorkelling sans effort. Il faut juste faire attention a ne pas aller trop loin car ensuite le courant tres fort vous porte vers le large, et il n'y a pas de sauveteurs dans cette region reculee.











Seule deception, l'eau froide et le temps qui n'est toujours pas au beau fixe.
Ah non, grosse deception aussi, ni le temps ni l'argent pour faire la plongee avec les requins baleines, mais je reviendrais pour le faire dans quelques annees.
On quitte ensuite la cote et nos amis, pour s'enfoncer un peu dans l'outback et rejoindre un des plus beaux national park d'australie.




Anecdotes sur la route, on a conduit une fois le soir, et on s'est retrouve nez a nez avec une vache au milieu de la route. Encore une fois Henriette a gere la situation a merveille. Quelques kangourous ont aussi survecu, contrairement a une demi douzaine de perroquets pas tres malins, qui ont tente la rencontre avec un pare brise filant a 100 km/h. Sur une aire de repos aussi, on a passe la soiree avec un australien, a cote de sa voiture et du feu de camp qu'il avait fait. Il etait assez sympa, mais parlait sans cesse de sa copine qui voyageait avec lui. On pensait au debut qu'elle etait dans la voiture, mais en fait non, il etait tout seul... On a verrouillle la voiture la nuit. Drole de voisin. Surtout qu'il n'y a pas de reseau et que les panneaux indiquent le plus proche telephone a plus de 150 km...
Apres un crochet par Tom Price, ville aborigene, on entre dans le Karijini national park.


Malgre la route pourrie, et le fait de ne pas savoir rouler dessus a rouler trop lentement, j'ai vu des gorges magnifiques des piscines naturelles et des chemins de rando a couper le souffle. Spectaculaire!


Ensuite beaucoup de route, pour rejoindre port hedland et enfin la chaleur!!!! On avait retrouve l'ete c'etait vraiment bienvenu.
Encore ensuite beaucoup de route fatiguante, meme paysage, meme monotonie sur plus de 1000 km pour rejoindre Broome, et enfin faire une pause bien meritee dans ce road trip.
Broome, c'est aussi le retour a la civilisation, on retrouve du reseau et internet. Le coucher de soleil sur la plage, vrai coucher de soleil depuis 7 mois est magnifique, sur cette immense plage de sable blanc.
Ensuite, cap au nord avec un crochet sur la fin de la Gibb river road avant de changer d'heure et d'etat pour rentrer dans le northern territory.
La gibb river road c'est une route, pratiquable uniquement en 4*4, et pareil je reviendrais pour la faire parce que c'est genial parait-il.
Mais comme henriette, n'a pas cette qualite on a du se contenter de rouler en passant par des villes aborigenes peu reluisantes, du a l'addiction tres severe de certains abos a l'alcool et autres substances.
La route pour rejoindre el questro fut absolument abominable. C'est de ma faute, je ne savais pas que sur les routes gravillonnees, qui font des vagues tres mauvaises pour les amortisseurs de la voiture, il ne faut pas rouler a 10 km/h mais plutot a 60. Cela permet de rester au sommet des vaguelettes, et bien que ceci rende la conduite dangeureuse, car la voiture derape beaucoup, c'est moins fatiguant et moins dommageable. Du coup on a mis 4h pour faire les 45 bornes. En arrivant on a retrouve un ami de Jenni, mais trop echaude par la route j'ai fait une des plus grosses betises de mon sejour. J'ai decline l'invitation a aller pecher avec eux pour faire une sieste. Du coup quand elle est revenue avec des dizaines de photos de crocos, et meme avec un bebe croco dans les mains en photo j'etais trop degoute. Malgre ca, el questro, et ses alentours ont ete un vrai havre de paix, perdu, peu accessible, et encore une fois les paysages de gorges de cascades, et les ballades valaient plus que le detour.
Le retour fut bien plus simple emn roulant plus vite, il nous a fallu qu'une heure pour retrouver la route bitumee.
Plus que 800 km pour rejoindre Darwin, une pecadille!
Au fur et a mesure, les villes redeviennent plus grosses, on croise des voitures enfin, et des sacres enormes road trains, c'est camion tirant 3 ou 4 longues remorques ou citernes.
Notre prochaine etape c'est le litchfield national park, aux portes de Darwin.
Nous y rencontrons des anglais tres sympa qui nous indique tous les trucs a faire dans ce petit parc. Au prgramme encore, marches cascades et bassins naturels. Oui ca peut paraitre lassant, mais comme a chaque fois c'e3st different j'y trouve un charme particulier. Le temps est parfait, l'eau fraiche comme il faut, seul desagrement du retour a la civilisation, le parc est rempli de bonhommes et de bonnes femmes. On y passe deux jours une nuit avant de rejoindre darwin et de se separer avec Mumu Jenni.
Darwin est sans grand interet, meme si la ville est assez jolie. C'est la seule ville attaquee par les japs durant la seconde guerre mondiale, donc une floppee de memorials de musees et de panneaux explicatifs parsement la ville.
Un chinois dans un temple m'apprend a jouer du tambourin-cymballe traditionel, et je me prelasse et repose au bassin artificiel, piscine a vague de la ville. La nuit est agitee dans les nombreux bars et j'assiste a mon premier concours de t-shirt mouille.

Voila il etait difficile de ne pas finir la dessus, mais la suite apres 5 jours a Darwin, c'est la route completement ininteressante de Darwin a Cairns, pour rejoindre Sophie et Deborah. J'ai fait les 2800 km en 4 jours, et en conduisant tout seul. Seul chose rigolote, un controle d'alcoolemie a 7h du matin a la sortie d'une aire de repos, le premier de ma vie!

Henriette a ete fantastique, avec juste une toilette a Darwin pour pouvoir tenir la route jusqu'a ce que je la revende!

Si vous avez reussi a aller jusque la bravo.
A bientot pour le recit de Cairns et la Thailande!